Accord de paix RDC - Rwanda : Voici la première analyse de l’Internationalaliste Hosni Mubarak Kambala

 



Par Dynamik Infos.com 


Alors que l’accord dit de Washington, signé récemment entre les Présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda), continue de susciter des réactions, le doctorant en relations internationales Hosni Mubarak Kambala, également expert en diplomatie et protocole d’État formé à l’Académie diplomatique de Kinshasa, a livré ce vendredi 05 décembre 2025, une analyse diplomatique pointue sur les accords internationaux.

D’entrée de jeu, l’analyste rappelle que :  

"Les accords internationaux relèvent de la compétence exclusive des chefs d’État en tant que sujets du droit international public".

Selon lui, il en existe deux types :  

- Les accords contraignants, qui créent des obligations juridiques fermes entre les parties,  

- Et les accords non contraignants, souvent politiques ou déclaratifs, qui n’ont pas de valeur juridique mais peuvent guider les comportements.

Pour qu’un accord international soit efficace, plusieurs conditions doivent être réunies, souligne Kambala :

"Il doit être appliqué de bonne foi, être légitime en raison d’une négociation inclusive, reposer sur le consentement libre de toutes les parties, et être soutenu par un mécanisme clair de mise en œuvre".

À cela s’ajoute la nécessité d’un système de contrôle, de résolution des différends, et surtout la réciprocité, conformément au principe fondamental “Pacta sunt servanda”, selon lequel les accords doivent être respectés.

Mais à défaut de ces garanties, les accords peuvent devenir inefficaces, voire sources de tension. Hosni Mubarak Kambala identifie plusieurs failles fréquentes :  

- Ambiguïté des textes,  

- Vices de consentement (menaces, dol),  

- Conflits avec d'autres normes,  

- Influence des intérêts nationaux et multinationaux,  

- Absence de sanctions,  

- Remise en cause de la souveraineté nationale,  

- Et la méfiance des peuples face à des intérêts stratégiques souvent flous.

S’exprimant sur le contexte post-entérinement de l’accord Tshisekedi-Kagame, Kambala souligne la nécessité d’un suivi rigoureux :  

"Sans mécanisme indépendant de vérification, sans adhésion populaire et sans clarté sur les engagements réels des deux parties, cet accord risque de rejoindre la longue liste des textes signés mais jamais appliqués".

Il appelle donc à une diplomatie responsable, basée sur la transparence, le respect mutuel et la recherche de solutions durables, notamment pour des questions aussi sensibles que la paix dans la région des Grands Lacs.

En bref, les accords internationaux, au-delà de leur signature médiatisée, nécessitent du fond, de la sincérité et des garde-fous pour produire des effets concrets sur la scène internationale.

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