RDC : "La nouvelle loi électorale n'a pas résolue l'épineuse question de la suppléance" (Hosni Mubarak)

 

Hosni Mubarak


Par Jules Mbuyu



Dans une interview accordée à Dynamik Infos ce mardi 12 juillet 2022 à Lubumbashi, l'acteur politique Hosni Mubarak est revenu sur les innovations apportées dans la nouvelle loi électorale. C'est notamment le fait qu'on oblige la publication des résultats bureau par bureau.

"La nouvelle loi électorale apporte beaucoup d'innovations. D'ailleurs nous saluons les parlementaires qui ont abattu un travail remarquable et aussi le président de la République d'avoir promulgué ce texte. Parmi les innovations, nous avons par exemple la question liée la prise en compte de la dimension genre dans les constitutions des listes. Ceci va permettre d'avoir une bonne représentativité des femmes dans les institutions, comme au Rwanda, c'est au moins 40% des femmes au parlement. Lorsqu'on privilégie qu'un parti ou regroupement politique aligne beaucoup des femmes au-delà de 50%, aucune caution ne sera payée. C'est pour dire que cette loi va favoriser beaucoup des femmes qui sont en politique. Il y aussi l'obligation pour la CENI de publier les résultats bureau de vote par bureau de vote et les résultats de compilation. Avec cette disposition, nous croyons qu'il y aura moins des contestations, car les résultats seront publiés juste-après le vote soit le même jour" a-t-il expliqué.

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Par ailleurs, cet acteur politique regrette que les parlementaires n'aient pas résolu l'épineuse question de la suppléance.

"En termes de faiblesse de cette loi, c'est notamment lorsqu'on demande aux partis et regroupements politiques d'aligner beaucoup des femmes au-delà de 50% et ne payeront pas la caution, cela fera que certaines femmes seront alignées alors qu'elles n'ont pas la carrure politique, juste pour éviter de payer la caution exigée, il y aura de la négligence sur le choix des candidats; Et aussi, la loi n'a pas résolue l'épineuse question des suppléants. Souvent on prend les suppléants qui sont soit ses propres enfants, ses femmes, ses frères et sœurs, ...bref la famille et non les membres du parti. Et donc, les candidats vont mettre les suppléants qui sont les membres de famille, il y aura encore des problèmes au sein de leurs partis politiques. La loi n'a pas aussi rejetée le cumul de candidature. Et pourtant, la loi devrait dire lorsqu'un candidat est député provincial, il s'arrête par là. Au lieu d'être en même temps, candidat député provincial, candidat député national, candidat sénateur, une fois élu, on le nomme ministre, une fois ministre, on le nomme Directeur Général d'une entreprise. Voilà les faiblesses de cette loi électorale, qui risque de créer d'autres problèmes" a conclu Hosni Mubarak.

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Pour rappel, le 05 juillet dernier, le président de la République avait promulgué la loi n°22/029 du 29 juin 2022 modifiant et complétant la loi N°06/006 du 09 mars 2006 portant organisation des élections présidentielle, législatives provinciales, urbaines, municipales et locales.

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