Djugu : Vive émotion à l'enterrement des victimes de massacre de Codeco

 




Par Jonathan Basimaki depuis Bunia



La grande cérémonie s'est déroulée devant une foule importante à la place principal du Camp des déplacés du site Savo situé en pleine région de savane boisée jalonnée des habitations des fortunes en coloration des dégâts des conflits armés.

Devant plus des soixante cercueils, les représentants des gouvernements national et provincial, des notables locaux et cadres religieux, les discours n'ont pas tardé.


Affirmation logique de la part la communauté locale


Des discours rafales s'enchaînent vers le cœur de l'événement à partir de 12h00 GMT.

D'abord, les réalités sur les massacres. Le représentant du site évoque dans son discours au moins 17 enfants, 15 hommes et 24 femmes dont celles qui étaient enceintes tués par des assaillants en armes blanches et en feu.

Le chef de la collectivité de Bahema Badjere, M. Richard Kondo Lenga prenant la parole avec une voix de tristesse explique que le massacre qui rase sa chefferie remonte depuis 2017 et prend l'aspect d'un génocide contre son peuple. 


Sur sept groupements, certains sont complètements envahis par les assaillants, il s'agit notamment du groupement Dedja, Lona-Lodzipka, Gali et une partie du groupement Djaiba.

"Notre entité a vraiment souffert, les écoles, les hôpitaux, le bureau administratif et la résidence du chef ont été complètement détruits" a-t-il déclaré.

Une déclaration qui sera très vite reconsidérer par les autres structures citoyennes à l'image de la société civile de la province de l'ituri.

"Nous réclamons la démission des autorités provinciales et territoriales pour l'échec enregistrer dans la protection des civils" a déclaré ingénieur Dieudonné Lossa, coordinateur de la société civile de l'Ituri.

"La monusco arrive non pas pour sécuriser les cérémonies funéraires mais pour sécuriser le site, rien n'est fait, ses contingents doivent partir" explique Ayendu Bin Ekwale de l'Union des associations culturelles pour le développement de l'Ituri.


Un enterrement sous une haute tension avec des décisions de hauteur


Les organisations locales sont passés en vitesse supérieur. Il s'agit notamment de la chambre de conseil Hema, en dehors de la condamnation, elle a rappelé que la RDC est un état de droit qui a ratifié tous les droits internationaux interdisant le génocide et autres formes des violations des droits humains et la protection des civils.

"Nous n'allons toujours pas venir ici enterré des cadavres, à quoi sert les armes lourdes qui ont été déployés pour sécuriser cet événement. La chambre de conseil Hema s'engage à chercher un avocat du conseil  de sécurité des Nations-Unies pour que les peuples Hema aient la parole à la tribune pour dénoncer ce génocide" a déclaré Me Savo Mateso, vice président de l'organisation.

La délégation de la task-force,une plateforme des délégués des anciens politiques Ituriens qui ont vaincus les premiers conflits conduite par Thomas Lubanga a été accueillie par un froid du jeudi, aucun discours sauf des petits messages de réconfort n'a pas tardé à lâché ses piquetages, l'émotion déjà partager avec les victimes, le coordonnateur de la task-force a tourné ses regards aux officiers présents devant les dépouilles,un message clair est lancé.

"Vous êtes les officiers des armées et polices de notre pays et nous avons du respect envers vous,je voulais vous laissez le message de cette population devant nous, comment elle va passé la nuit aujourd'hui ?" a-t-il déclaré à Dynamik Infos.

Les femmes sont passés à la révolte, elles aussi en exigeant l'arrivée imminente des forces armées ougandaises Updf en Ituri pour soutenir l'armée congolaise dans l'objectif de mettre fin aux activistes des groupes armés en territoire de Djugu.

"Trop c'est trop, nous demandons au Chef de l'État d'envoyer les forces Ougandaises dans le cadre de la mutualisation des forces pour en découdre avec ces miliciens dans 48h faute de quoi, nous allons nous prendre en charge" a déclaré Mme Julie Love, responsable du bureau genre de cette entité.

Du côté de l'administration publique, les discours moins attendus par le public a été maîtrisé par le représentant du gouvernement à cette cérémonie.

Le colonel Ladislas Maboso, admistrateur du territoire de Djugu a commencé par se justifier.

"Je suis le plus malheureux de prendre la parole devant vous aujourd'hui à ce triste événement". 

D'après ces explications, ces attaques ont été prémédité depuis le mois de juin de l'année passée avec le regroupement des  assaillants du côté des groupement Gopka, Ndjaudha et Arrh dans le secteur de Walendu Djatsi et qui va se concrétiser par l'attaque des équipes de MSF en octobre puis des autres organisations humanitaires comme action contre la faim (ASF) et medair sur la route Bunia-Largu.

L'empleur de la situation sera concrétiser par les attaques ciblées contre des camps des déplacés de Rhoo et aujourd'hui de Savo Bule.

Parmi les grandes recommandations de la société civile figuraient aussi l'installation de l'administrateur du territoire de Djugu au centre du territoire pour asseoir l'administration.

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