Projet Busanga au Lualaba : Lucha et Filimbi regrettent l’impuissance du gouvernement provincial du Lualaba à protéger les cultivateurs
Par Dynamik Infos.com
Dans un communiqué de presse rendu public à Kolwezi dans le Lualaba et dont une copie est arrivée à Dynamik Infos ce vendredi 10 septembre, les mouvements citoyens Lucha et Filimbi regrettent l’impuissance du gouvernement provincial du Lualaba à protéger les cultivateurs trois mois après le lancement de l’opération du remplissage du lac de retenu du barrage Hydroélectrique de Busanga le long de la rivière Lufupa. Et pourtant, les champs et habitations de ses cultivateurs se retrouvent dans la zone inondable.
"Nos mouvements alertent également le gouvernement à renégocier la participation de l’Etat Congolais dans le projet Hydroélectrique de Busanga et de clarifier le rôle suspect de l'entreprise privé COMAN qui représentent les intérêts de l'état dans le projet".
Et de poursuivre :
"Les Mouvements citoyens Lucha et Filimbi rappelons que c’est depuis Février 2021 que ces congolais ont commencé à dénoncer la spoliation de leurs champs par SICOHYDRO qui a décidé avec la bénédiction de l’Etat Congolais, d’occuper leurs champs sans verser aucune indemnité préalable.En fait, le projet de construction du Barrage de Busanga est le premier projet en développement après la libéralisation du secteur d’électricité mais sa mise en œuvre soulève plusieurs questions relatives notamment à la protection des communautés vivants dans la zone, le déséquilibre des parts sociales entre la partie chinoise et la partie congolaise et la représentation des intérêts de l’Etat congolais par une entreprise privée soit Congo Mangement.En ce qui est de la protection des communautés locales, LUCHA et Filimbi dénonçons l’inondation des champs et la difficulté pour les cultivateurs à accéder à leurs champs à cause du remplissage d’eau du lac de retenu du barrage Busanga. Et devant les multiples plaintes de cultivateurs à Watamalonda comme à Disanga, l’autorité provinciale se montre limitée pour exiger de l’entreprise Sicohydro d’indemniser ces congolais et premiers occupants de la zone".
Quant à la représentation des intérêts de l’Etat Congolais par Congo Management, ces deux Mouvements dénoncent l’opacité au sujet du propriétaire réel de cette entreprise et se demandent comment et pour quelle raison une entreprise privée détient plus de parts sociales que les entreprises du portefeuille de l’Etat soient 15% de parts contre seulement 3% pour la SNEL et 7% pour la GECAMINES.
"Quant au déséquilibre entre la partie Chinoise et la partie Congolaise dans le montage du projet hydroélectrique de Busanga, nous constatons que la SICOMINES représente les intérêts du groupement d’entreprises chinoises sans possibilité pour la GECAMINES à réclamer un quelconque droit. En plus, la partie Chinoise détient 75% de parts alors que les apports de l’Etat Congolais en terme de Concession, les études de faisabilités et autres facilités notamment fiscales accordées au projet peuvent déjà couvrir 50% de l’investissement" regrettent Lucha et Filimbi.
En fin, Lucha et Filimbi dénoncent l’absence d’une politique claire qui détermine et fixe le quota de l’énergie qui sera réservé à la consommation locale de sorte à promouvoir l’accès à l’énergie dans la zone.De tout ce qui précède, forts de dispositions de l’article 34 de notre constitution qui garantit et protège la propriété privée ainsi que les dispositions de l’article 111 de la loi relative au secteur de l’électricité.
Ainsi donc, Lucha et Filimbi recommandent ce qui suit :
- Au Président de la République : de s’assurer que le projet Hydroélectrique de Busanga respecte les lois du pays ;D’instruire le Gouvernement national à obtenir l’indemnisation des cultivateurs dont les champs se trouvent dans la zone inondable du barrage Busanga et ceux qui seront privés d’accès à leurs champs ;D‘exiger du premier ministre via son gouvernement de revisiter les clauses du contrat Busanga afin de privilégier et rendre effectif le partenariat gagnant-gagnant ; de renégocier la participation de l’Etat Congolais dans le projet Hydroélectrique de Busanga ;De s’assurer du quota de l’énergie qui sera réservée pour la consommation locale ;De se rassurer que Madame le Gouverneur Ad-intérim du Lualaba s’occupe effectivement de la protection des communautés localesA l‘assemblée NationaleDe diligenter un contrôle parlementaire sur la participation de l’entreprise privée COMAN dont la propriété réelle est semble-t-il douteuse.
- Au Bureau de l’Assemblée Provinciale du Lualaba : d’interpeller le Gouvernement provincial face à son incapacité à protéger les cultivateurs dont les champs sont dans la zone inondable ; d’engager un plaidoyer pour obtenir et signer les accords avec Sico hydro sur le quota de l’énergie qui sera réservée pour la consommation locale ;D’accompagner les revendications des populations délocalisées en 2019 et victimes de violation de Sico hydro et du gouvernement provincial.
Au Gouvernement Provincial du Lualaba : d'organiser l’indemnisation des cultivateurs dont les champs se trouvent dans la zone inondable ;D’engager le plaidoyer pour le quota d’énergie que le projet Busanga réserve à la province.
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