RDC : Le professeur Jeannot Mpanya salue l'idée du Chef de l'Etat de revisiter les contrats miniers

 



Par Jules Mbuyu


Lors de sa sa visite d’itinérance à Kolwezi dans la province de Lualaba jeudi 13 mai dernier, le Président de la République Felix Tshisekedi a annoncé la révision des contrats miniers. Il l'a dit au cours d’un meeting populaire qu’il a tenu au carrefour Mwangeji au centre de la ville de Kolwezi.

"Il n’est pas normal que ceux avec qui le pays à signé des contrats d’exploitation s’enrichissent pendant que nos populations demeurent pauvres. Il est temps que le pays réajuste ses contrats avec les miniers dans l’optique de sceller des partenariats gagnant-gagnant", avait déclaré Félix Tshisekedi.

Réagissant à ce sujet, le Professeur Jeannot Mpanya, Expert en questions économiques dans plusieurs universités de la RDC 

"Pendant plus de 20 ans, les richesses du sous-sol de la RDC sont pillées au vue des tous. Voilà que le Chef de l'Etat a pris cette disposition que nous saluons et que nous demandons de se rassurer, parce que les multinationales ne blaguent pas. L'Afrique est pris en otage par les multinationales. Mais s'il faut prendre des dispositions pour résilier certains contrats, les améliorer au profit du quotidien des Congolais, nous sommes derrière le Chef de l'Etat. Mais ce que nous ne voulons pas, que ça soit un discours politique, un discours figurant, où dans la suite, il n'y a pas du concret. Nous souhaiterions que le Chef de l'Etat s'engage avec beaucoup de prudence" a-t-il dit.

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Parlant du Code minier révisé promulgué par l'ancien Président de la RDC, ce professeur d'Universités estime que Félix Tshisekedi est toujours dans la vision de Joseph Kabila.

"On n'a taxé Joseph Kabila de beaucoup de maux quand il a revisité ce code minier, c'est ce qui a lui même couté son départ à la tête de la gestion de ce pays qu'il a dirigé pendant près de 18 ans. On a crié de tous bords, mais il a pris le risque parce qu'il a été forcé d'accepter les conditions que présentaient le code minier en 2002-2003 par les multinationaux et dans les conditions dans lesquelles son père est décédé, toujours dans cette affaire des mines en République Démocratique du Congo. Mais il a été traité de tous les maux, il a pris le risque de revisiter ce code minier en 2018 même si il doit partir du pouvoir. Ce qui a été fait. Mais Félix Tshisekedi vient de trouver que c'est que Joseph Kabila a fait, n'a pas apporté grand chose, il faut encore revoir certains contrats miniers. C'est pour dire que Joseph Kabila était dans la même logique que Félix Tshisekedi" a conclu le professeur Jeannot.

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A noter que, le nouveau code, complété par des textes d’application prévoit en particulier la suppression de la clause de stabilité de 10 ans, désormais limitée à 5 ans ; une augmentation des participations de l’Etat congolais dans les sociétés d’exploitation qui passe de 5 à 10% ; un nouveau calcul des redevances par le relèvement des taux sur les minerais qui passent de 2,5 à 3,5%, et jusqu’à 10% pour les minerais stratégiques comme le cobalt ; l’introduction d’un impôt de 50% sur les superprofits lorsque les cours des matières premières connaissent un accroissement supérieur à 25% par rapport aux prévisions projetées dans l’étude de faisabilité; une fiscalité moins avantageuse, des obligations de rapatriement de devises accrues et enfin des possibilités de sous-traitance limitées à des personnes morales de droit congolais et à capitaux congolais.

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