Djugu : Tabo Makusi encourage en urgence un dialogue inter-iturien pour réparer la crise sécuritaire

 



Par Jonathan Basimaki à Bunia



Depuis Kinshasa, Tabo Makusi, ancienne députée nationale du territoire de Djugu (2018–2023), tire la sonnette d’alarme face à la persistance de l’insécurité dans cette partie de l’Ituri. Elle appelle de toute urgence à l’organisation d’un dialogue inter-iturien, estimant que seule une concertation franche entre les communautés locales peut permettre de désamorcer les tensions.

L’ancienne élue interpelle l’Union des associations culturelles pour le développement de l’Ituri (UNADI) à organiser rapidement une grande table ronde communautaire, pour permettre aux différents groupes ethniques de se dire les vérités en face et d'engager un processus de réconciliation.

"La solution ne viendra pas de l’extérieur, mais des échanges internes entre Ituriens. Nous devons briser les murs de la haine et dialoguer", déclare Tabo Makusi.


Une administration floue, source de tensions


Elle dénonce également la confusion administrative dans la gestion du secteur de Walendu-Djatsi (divisé en Djatsi-Nord et Djatsi-Sud), ce qui complique l'identification des auteurs des crimes dans le corridor nord, notamment vers la chefferie de Bahema Badjere, en proie à de nouvelles exactions.

"Cette désorganisation alimente l’impunité et l’extension des violences par des groupes armés dans la région", insiste-t-elle.

Tabo Makusi condamne la diabolisation politique pratiquée par certains leaders de l’Ituri, accusés de semer la division. Elle cite notamment Ngabu Pkarr, ancien collègue au Parlement, à qui elle recommande la responsabilité :  

"Ce n’est pas dans les bistrots qu’on règle des crises. L’heure est à la maîtrise, à l’unité, pas aux critiques creuses".


Solidarité avec les victimes de Mambisa


Elle a également exprimé sa compassion aux habitants de Mabanga, Nizi, Ndookebo, dans la chefferie de Mambisa, touchés récemment par de graves violences, y compris des dérapages attribués à certains éléments incontrôlés des forces de sécurité.

Enfin, Tabo Makusi exhorte le gouvernement central à assumer pleinement sa responsabilité en garantissant la sécurité des populations civiles de Djugu :  

"Depuis 2017, notre territoire saigne. Trop, c’est trop. Le peuple a besoin de paix pour envisager un avenir" conclut-elle.

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