Par Dynamik Infos.com
Malgré une accalmie relative dans certaines zones du territoire de Djugu, la situation sécuritaire reste préoccupante, notamment sur le littoral du lac Albert. Des dizaines de camps de pêche, jadis dynamiques, peinent toujours à retrouver leur vitalité.
C’est le constat amer dressé par le chef de la chefferie de Bahema-Nord, Willy Pilo Mulindro, de retour d’une mission d’évaluation sur le terrain.
"Les populations déplacées, réfugiées en grande partie en Ouganda, n’osent toujours pas rentrer, malgré la présence des FARDC dans la région", déplore le chef coutumier.
Les localités allant de Mbongi 2 jusqu’à la limite avec Mahagi restent partiellement désertes, les activités de pêche sont quasiment à l’arrêt, et les conditions de vie des rares habitants présents sont jugées alarmantes.
Les structures sanitaires sont sous-équipées, les abris précaires, et les besoins humanitaires en vivres, soins et assistance d’urgence sont criants. Le chef Mulindro appelle les ONG à agir rapidement pour éviter une crise humanitaire silencieuse.
Il a toutefois salué les efforts du gouverneur militaire pour l’amélioration relative de la sécurité et a encouragé les habitants des localités comme Mbogi 2, Torges, Muvaramu, Jôo et Gbîi à envisager un retour progressif, assurant que "les FARDC sont sur le terrain pour garantir leur sécurité."
Mais l’ombre de la milice CODECO continue de hanter le territoire. Dans le groupement Buku, la situation reste dramatique. Les miliciens présumés y mènent des patrouilles de jour comme de nuit, semant la terreur.
Rien que la semaine dernière, une dizaine de civils ont été tués à Ûtché, localité située à 80 km au nord-est de Bunia. Pillages, incendies de maisons, violences ciblées contre les agriculteurs : la population vit dans la peur constante.
Djugu, malgré quelques lueurs d’espoir sur les rives du lac, reste un territoire pris entre accalmie fragile et violences persistantes.