Bunia étouffée par l’afflux de déplacés : une crise humanitaire ouverte s’installe dans la région

 



Par Jonathan Basimaki depuis Bunia



La ville de Bunia, chef-lieu de l’Ituri, est au bord de l’asphyxie. Déjà fragilisée par des années d’instabilité, elle fait face depuis deux semaines à un afflux massif de déplacés internes, en provenance des territoires de Djugu, Igabarrière, Jina, Lopa, Nizi et Tchomia, où les affrontements entre les FARDC et les rebelles de la CRP de Thomas Lubanga se sont intensifiés.

Dans la commune Shari, au nord de la ville, la situation est critique. Les familles d’accueil sont saturées, incapables de subvenir aux besoins élémentaires des personnes hébergées.

"Nous sommes débordés. Il n’y a plus de nourriture, ni de soins de santé pour tous ceux qui sont arrivés chez nous", confie un père de famille du quartier Kasegwa.

Le centre de santé local tire lui aussi la sonnette d’alarme. La responsable, Mamie Mandrosi, déplore une explosion des cas de maladies chez les enfants : 

"Nous recevons des enfants qui souffrent de diarrhée. L’eau potable manque, les médicaments aussi. Nous demandons une aide d’urgence du gouvernement et de ses partenaires", a-t-elle déclaré.

Face à cette crise humanitaire ouverte, les autorités locales appellent à une mobilizsation rapide du gouvernement central et des ONG internationales, pour éviter une catastrophe plus large dans cette ville qui devient, malgré elle, un refuge précaire pour des milliers de déplacés.

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