Ituri – Djugu : Trois civils tués dans une nouvelle vague de violences malgré l'engagement de cessez-le-feu signé à Aru

 

Par Jonathan Basimaki, depuis Bunia

Alors que l’espoir renaissait timidement après la signature d’un engagement de cessez-le-feu entre groupes armés à Aru, une nouvelle série d’attaques meurtrières a endeuillé le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri. 

Trois civils ont perdu la vie entre dimanche 29 et lundi 30 juin 2025 dans des violences attribuées aux milices locales.

Première attaque à Masumbuko

Selon des sources locales, la première attaque s’est déroulée au centre de Masumbuko, dans le secteur de Walendu Tatsi, où deux civils ont été abattus par des miliciens présumés du groupe autodéfense Zaire, venus de la chefferie voisine de Bahema-Nord. Cette attaque est perçue comme une action de représailles.

Riposte sanglante de CODECO

En réaction, des miliciens du groupe CODECO ont mené une contre-attaque ce lundi 30 juin dans la matinée à Bappû, toujours dans la chefferie de Bahema-Nord, où une femme a été tuée et deux civils enlevés.

Contexte tendu malgré les engagements

Cette nouvelle flambée de violences intervient dans un contexte déjà fragile. La population locale est encore traumatisée par une précédente attaque sur un site de déplacés la semaine dernière, menée par des éléments de CODECO, et qui avait fait au moins 11 morts et de nombreux blessés.

Pourtant, le samedi 29 juin, plusieurs groupes armés actifs en Ituri — dont CODECO, Autodéfense/Zaire, MAPI, FRPI, FPIC et CHINI YA TUNA — avaient signé à Aru un engagement inter-groupes visant à mettre fin aux violences.

Cette énième violation de cet engagement soulève des inquiétudes quant à la sincérité des parties et à la capacité des autorités à imposer une paix durable dans cette région meurtrie.

La population civile, quant à elle, reste otage d’un conflit à géométrie variable, où chaque accalmie est brisée par de nouvelles représailles, fragilisant davantage tout processus de pacification dans l’Ituri.