Djugu : Bahema Nord, une entité entre les griffes enemies






Par Jonathan Basimaki à Bunia 





Sept ans après, la chefferie de Bahema-Nord est toujours confrontée à une grave situation sécuritaire. Des civils ont été tués, des champs dévastés, et des infrastructures essentielles comme des hôpitaux et des écoles ont été détruites. 

Le Chef de la chefferie, Pilo Mulindro Willy, dans une interview exclusive accordée à Dynamik Infos le samedi 11 janvier 2025, a reconnu l'ampleur de la crise sécuritaire, principalement due aux attaques répétées des miliciens de la CODECO.

Il a exprimé sa gratitude envers le président de la République et la MONUSCO, présents au site des déplacés de Rhôo, pour leur soutien dans la protection des civils. 

Toutefois, il a souligné que de nombreux défis demeuraient, en particulier dans le secteur de la santé. 

Il a remercié l'ONG Médecins Sans Frontières (MSF) pour ses efforts dans la prise en charge sanitaire des plus de 100 000 déplacés de Rhôo, un site ayant été plusieurs fois attaqué.

Concernant l'éducation, le Chef Mulindro a évoqué les difficultés rencontrées l'année dernière en raison de la destruction de nombreuses écoles. 

Il a souligné la nécessité d'un accompagnement des autorités et des ONG pour améliorer la situation éducative des enfants.

Sur le plan économique, il a déploré la détérioration des conditions de sécurité, notamment sur les routes de desserte agricole comme Katota-Largu et Blukwa-Bule, qui sont régulièrement perturbées par les miliciens de la CODECO. 

Néanmoins, il a noté des progrès avec l’ouverture de nouvelles routes vers le littoral du lac Albert, ce qui a permis une reprise partielle de la vie dans plusieurs villages comme Kafé, Torgesse, Jóo, Gbíi et Muvaramu.

Le Chef Mulindro a également encouragé la population de Bahema-Nord à faire preuve de courage face aux difficultés sécuritaires, en appelant les enseignants, commerçants et autres à maintenir le calme. 

Il a conclu en reconnaissant les efforts du gouvernement et de la MONUSCO, tout en soulignant que plusieurs groupements de la chefferie étaient toujours menacés par la CODECO à Djugu.

Commentaires