Par Jules Mbuyu
Depuis le 9 décembre 2024, le secteur de l'enseignement supérieur et universitaire en République Démocratique du Congo traverse une crise majeure. Le banc syndical de l’Institut Supérieur Pédagogique (ISP) de Lubumbashi, comprenant des membres de diverses catégories professionnelles (académiques, administratifs, techniques et ouvriers), a décidé de rejoindre le mouvement de grève nationale.
Les origines du conflit
Le mouvement de grève national a été déclenché à la suite de l’inaction persistante du gouvernement face aux accords de Bibwa 1 et 2. Ces accords, conclus entre le banc syndical et le gouvernement, prévoyaient des engagements clairs pour l’amélioration des conditions de travail et la reconnaissance des droits des travailleurs dans le secteur de l’enseignement supérieur.
Cependant, malgré les promesses faites, aucune mesure concrète n’a été mise en œuvre. Les membres du personnel de l’ISP Lubumbashi, frustrés par cette situation, ont décidé de passer à l’action.
Une Grève générale à durée Indéterminée
Le 12 décembre 2024, le banc syndical de l’ISP Lubumbashi a officiellement annoncé le déclenchement d’une grève générale illimitée. Cette décision repose sur plusieurs constats majeurs comme le précise le Professeur Jean-Paul Kafungo, vice-président de la délégation syndicale, dans une déclaration lue à la presse.
"Il s'agit du non-respect des accords. Les engagements pris lors des négociations de Bibwa 1 et 2 n’ont pas été respectés. La solidarité nationale. Le personnel de l’ISP Lubumbashi agit en cohérence avec le mot d’ordre national du banc syndical. L'urgence de la situation. La détérioration continue des conditions de travail et le mépris des revendications légitimes nécessitent une action immédiate".
Le personnel gréviste reste néanmoins ouvert à toute initiative de dialogue constructif, à condition qu’elle soit menée par l’intermédiaire des représentants syndicaux.
Quelles sont les revendications ?
Les revendications principales du personnel de l’ISP Lubumbashi sont les suivantes :
1. Amélioration des conditions salariales : Un ajustement des rémunérations en conformité avec les accords passés.
2. Mise en œuvre des accords de Bibwa : Le respect des engagements signés par le gouvernement.
3. Reconnaissance et respect des droits syndicaux : Assurer une collaboration efficace entre le gouvernement et les syndicats.
Ces revendications visent à garantir un environnement de travail digne pour les acteurs clés de l’éducation et de la recherche scientifique.
Conséquences et perspectives
La grève générale illimitée à l’ISP Lubumbashi aura des conséquences significatives sur le fonctionnement de l’institution. Les activités académiques, administratives et techniques seront paralysées jusqu’à nouvel ordre. Cependant, cette mobilisation pourrait également servir de levier pour faire pression sur le gouvernement et obtenir des avancées concrètes dans la résolution des problèmes.
Le banc syndical a clairement indiqué sa volonté de dialoguer, mais cela dépendra de la réactivité et de la sincérité des autorités.
La grève à l’ISP Lubumbashi est un cri d’alarme face à l’inaction du gouvernement et une défense des droits des travailleurs du secteur éducatif. Cette mobilisation, bien que contraignante pour les activités académiques, reflète un besoin urgent de réformes et d’un dialogue social efficace.
Il est crucial que les autorités prennent des mesures rapides pour répondre aux revendications légitimes des syndicats et assurer la pérennité de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en République Démocratique du Congo.
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