Par Dynamik Infos.com
Dans une interview exclusive accordée à vôtre rédaction ce dimanche 17 novembre, l'acteur politique Daniel BULOKO ZUNGULUKA, s'est dit favorable au changement de la Constitution actuelle en République Démocratique du Congo.
Ce Cadre de l'EMP (En Marche pour le Progrès, Parti Cher à SEM Godard Motemona Vice Ministre des Mines) appelle à une Nouvelle Constitution pour la RDC.
"Je défends cette hypothèse pour ces raisons :
1. Parité Homme-Femme et Représentation au Gouvernement
Article 14 :
Problème Identifié : L'article 14 de la constitution actuelle parle de la parité homme-femme, mais 30% des postes au gouvernement. Cela crée une incohérence et une sous-représentation des femmes.
Argument : Une nouvelle constitution pourrait clarifier et renforcer les dispositions relatives à la parité homme-femme, garantissant une représentation équitable et juste des femmes dans toutes les sphères du gouvernement.
2. Cession de Territoire à un Pays Africain
Article 217 :
Problème Identifié : La RDC est le seul pays au monde qui a le devoir constitutionnel de céder une partie de son territoire à un autre pays africain. Cela pose des questions de souveraineté et de sécurité nationale.
Argument : Une nouvelle constitution pourrait éliminer cette disposition controversée, renforçant ainsi la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RDC. Cela pourrait également réduire les conflits et les tensions avec les pays voisins.
3. Pouvoir et Contrôle des Députés
Article 110 :
Problème Identifié : Les députés ont un mandat indéterminé et peuvent se réélire autant de fois qu'ils le souhaitent sans être contrôlés par une autorité externe. Ils contrôlent les présidents, les gouvernements, les mandataires publics et même les membres des bureaux de leurs chambres.
Argument : Une nouvelle constitution pourrait introduire des mécanismes de contrôle et de responsabilité pour les députés, limitant leur mandat et assurant une meilleure gouvernance. Cela pourrait inclure des dispositions pour des élections régulières, des limites de mandat, et des mécanismes de rappel.
4. Conflits d'Intérêts et Népotisme
Article 110 :
Problème Identifié : Les députés ont le droit de nommer des membres de leur famille comme suppléants et peuvent occuper plusieurs postes simultanément, ce qui crée des conflits d'intérêts et favorise le népotisme.
Argument : Une nouvelle constitution pourrait interdire ces pratiques, garantissant ainsi une séparation claire des pouvoirs et une meilleure transparence dans la gouvernance. Cela pourrait inclure des dispositions strictes contre le népotisme et les conflits d'intérêts.
5. Renforcement de la Démocratie et de la Gouvernance
Argument Global : Une nouvelle constitution pourrait renforcer les principes démocratiques et de bonne gouvernance en RDC. Cela inclurait des mécanismes pour assurer la transparence, la responsabilité, et la participation citoyenne. Une nouvelle constitution pourrait également moderniser les institutions politiques et administratives, les rendant plus efficaces et réactives aux besoins de la population.
En résumé, une nouvelle constitution pour la RDC est nécessaire pour résoudre les incohérences et les lacunes de la constitution actuelle. Elle permettrait de renforcer la parité homme-femme, de protéger la souveraineté nationale, de limiter les pouvoirs excessifs des députés, et de lutter contre le népotisme et les conflits d'intérêts. Une nouvelle constitution serait un pas en avant vers une gouvernance plus juste, transparente et démocratique.
Selon lui, la constitution actuelle, promulguée le 18 février 2006, est obsolète et ne répond pas aux réalités sociales et politiques du pays.
Un Débat de Longue Date
Daniel BULOKO ZUNGULUKA n'est pas nouveau dans ce débat. Dès les référendums sur la constitution de 2005, il avait déjà exprimé ses préoccupations, bien que sa voix, celle d'un jeune élève à l'époque, n'ait pas été entendue. Aujourd'hui, en tant que figure politique montante, il réitère ses appels avec une nouvelle vigueur.
Une Constitution Bâclée et Inadaptée
Pour M. BULOKO ZUNGULUKA, les problèmes commencent par le choix des rédacteurs de la constitution. Il critique le fait que cette loi fondamentale ait été rédigée par un groupe de belligérants cherchant leurs propres intérêts, sans consulter le peuple. Il dénonce également la promulgation de cette constitution par le président Joseph Kabila, qui n'était pas élu à l'époque.
"Cette constitution de 2005 a été faite à la va-vite et est un véritable copier-coller des autres constitutions, sans tenir compte des réalités sociales de notre pays" déclare-t-il.
Il ajoute que plusieurs articles de cette constitution ont été taillés sur mesure pour les politiciens engagés dans les différents fronts de guerre, ce qui a conduit à une constitution qui ne répond pas aux besoins du peuple congolais.
L'Article 64 : Un Point de Contention
L'article 64 de la constitution est particulièrement controversé. Cet article stipule que tout Congolais a le devoir de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des dispositions de la présente Constitution. Cependant, M. BULOKO ZUNGULUKA souligne que cet article a été interprété de manière très politiquement disputée, sans une étude juridique froide et approfondie.
"Cet article pourrait-il être interprété comme une consécration d'un droit à la désobéissance civile ou comme une permission d'un droit à l'insurrection ? Ne serait-ce pas l'écriture de la lettre qui trahirait la compréhension de l'esprit ?" se demande-t-il.
Une Armée Divisée et des Institutions Pléthoriques
M. BULOKO ZUNGULUKA s'interroge également sur la structure de l'armée congolaise. "Comment expliquer que notre armée, qui est une, s'appelle les Forces Armées de la RDC ? Il y avait plusieurs armées grâce aux brassages des groupes armés étrangers," déclare-t-il. Il rappelle que, avant la promulgation de cette constitution, l'armée s'appelait la Force Armée du Congo (FAC).
Il critique également la structure des institutions provinciales et locales, soulignant que les gouverneurs des provinces, bien que représentants du chef de l'État, sont élus et contrôlés par les députés provinciaux. De même, les entités territoriales décentralisées (ETD) et leurs animateurs, bien que représentants du président, sont élus par les conseillers communaux.
Un Budget Dévoré par les Institutions
Selon M. BULOKO ZUNGULUKA, le pays dépense chaque année 60% de son budget pour la survie des institutions pléthoriques. "Nous avons l'Assemblée nationale, le Sénat, les assemblées provinciales, communales, urbaines, tous contrôlant les exécutifs, le Conseil économique, le Conseil d'État, plus de 1000 institutions, et le pays souffre de cette situation," déplore-t-il.
Vers une Nouvelle Constitution
Pour Daniel BULOKO ZUNGULUKA, la liste des failles de la constitution actuelle n'est pas exhaustive. Il conclut que le peuple a été piégé et que certains articles sont des faux-semblants. "Il faut carrément une nouvelle constitution," affirme-t-il avec conviction. Étant experts en Numérique il est souhaitable que le code du numérique soit intégré comme un chapitre dans la constitution.
Ce débat lancé par M. BULOKO ZUNGULUKA interpelle non seulement les politiciens, mais aussi la société civile et le peuple congolais dans son ensemble. La question de la réforme constitutionnelle devient de plus en plus pressante, et les voix comme celle de Daniel BULOKO ZUNGULUKA pourraient bien être le catalyseur d'un changement profond et nécessaire pour la RDC.
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