Par Jules Mbuyu
Les mouvements citoyens et d'autres associations de la société civile dont Lucha, Filimbi, FNJ,...réunis dans le consortium le CNPAV (Congo N'est Pas à vendre) ont, au cours d'un sit-in organisé devant le bâtiment administratif de la Gécamines à Lubumbashi dans le Haut-Katanga, exprimé le samedi 24 août 2024, leurs préoccupations concernant l'accord de 2022 entre la République Démocratique du Congo (RDC) et l’homme d'affaires Dan Gettler. Dans sa déclaration CNPAV alerte tant l’opinion nationale qu’internationale sur ce qu’il considère comme une injustice flagrante.
"Le Congo n'est pas à vendre appelle les gouvernements congolais et américains à rester fidèles aux principes de justice et d’intégrité, refusant de céder aux pressions politiques, économiques ou à la corruption. Cette déclaration fait écho aux préoccupations de nombreux Congolais et observateurs internationaux face à la gestion des ressources naturelles du pays" a dit Bienvenu Matanda lisant le mémorandum de CNPAV.
Selon le CNPAV, Dan Gettler, un homme d'affaires sous sanctions américaines pour corruption, continue de bénéficier de revenus substantiels malgré des accords controversés avec la RDC. Le CNPAV accuse Gettler d’avoir causé des pertes financières majeures à la RDC, en collusion avec l'ancien président Joseph Kabila. Malgré un accord en 2022, il aurait continué à percevoir plus de 200 000 dollars par jour, au détriment du peuple congolais.
"...et par la corruption, il a non seulement fait perdre à notre pays des centaines de millions de dollars, mais aussi qu'aujourd'hui, encore malgré l'accord conclu avec les gouvernements congolais, il continue à toucher plus de 200 000 dollars par jour au détriment du peuple congolais" regrette CNPAV.
En 2022, la RDC a signé un accord avec Dan Gettler qui lui garantissait une forme d’impunité tout en facilitant la levée de certaines sanctions contre lui. Cet accord, décrit comme une concession majeure, a suscité une vive controverse. Le CNPAV et d’autres observateurs le critiquent, arguant qu’il a permis à Gettler de continuer à tirer des bénéfices importants de sa corruption, tout en laissant la RDC dans une position désavantageuse.
Le 5 août 2024, un jugement rendu par la justice suisse a condamné Glencore, un partenaire de Gettler, à payer 150 millions de dollars pour avoir facilité la corruption de ce dernier. Cependant, le CNPAV souligne une incohérence majeure : alors qu’un partenaire est condamné, l’auteur principal de la corruption, Dan Gettler, semble continuer à échapper aux sanctions substantielles et à recevoir des bénéfices.
Le CNPAV exhorte la population congolaise, les institutions politiques, la société civile et les hommes d’affaires à se mobiliser pour mettre fin à ce qu’ils considèrent comme une injustice. Il est demandé au gouvernement congolais de résilier l’accord de 2022 avec Dan Gettler et de mener un audit indépendant complet de toutes les affaires le concernant.
Il est également recommandé au gouvernement congolais d’entrer en contact avec les autorités suisses pour obtenir toutes les preuves de la corruption de Gettler au Congo. De plus, le CNPAV appelle le gouvernement américain à ne pas trahir ses principes en récompensant une personne reconnue coupable de corruption. L’accent est mis sur la nécessité d’un accord juste et équilibré, notamment par la restitution sans compensation des royalties dues à la RDC.
La situation actuelle met en lumière les défis persistants liés à la corruption et à la gestion des ressources naturelles en RDC. Le mémorandum du CNPAV sert de cri d’alarme pour réexaminer les accords en place et rétablir la justice. La RDC, avec le soutien de la communauté internationale, doit veiller à ce que ses ressources soient utilisées dans l’intérêt du peuple congolais et non pour enrichir ceux qui exploitent le système. Comme l’indiquent les manifestants et les soutiens de cette cause, "le Congo n'est pas à vendre".
Il faut dire que le sit-in de CNPAV organisé à Lubumbashi a été dispersé par la Police. Et pourtant, selon Bienvenu Matanda, ce sit-in "était une manière de rappeller à tous l’importance de défendre les droits du peuple congolais et de s’assurer que la justice soit rendue".
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