RDC : "La surpopulation de nos prisons, à la base de conditions inhumaines des détenus" (Heri Kalumuna)
Par Jules Mbuyu
Les conditions de vie dans la prison centrale de Makala inquiètent. Le principal pénitencier de Kinshasa, la capitale congolaise, compte actuellement environ 15 000 détenus, alors qu'il ne peut accueillir que 1 500 personnes.
Heri Kalumuna, coordonnateur provincial de la Synergie des Amis du Docteur Mukwege se dit être préoccupé par cette question. Il l'a dit dans une interview qu'il a accordée à votre rédaction ce mardi 23 juillet.
"Nous sommes aussi inquiet et préoccupé par cette question qui concerne beaucoup de nos compatriotes qui sont en détention...Nous ne pouvons pas chanter Etat de droit, sans aussi avoir un œil regardant sur la façon dont nos prisonniers sont détenus" dit-il.
Pour lui, la surpopulation de la quasi-totalité des prisons de la RDC, est aussi à la base de la détérioration des conditions de vie des pensionnaires.
"Une prison construite avec une capacité de 1500 personnes, mais qui se voit être jusqu'à multiplier le nombre par 10, et pour un lit, il faut au moins 8 à 10 personnes. Quand quelqu'un est en prison, il mérite aussi notre égard. Il doit manger, avoir des soins de qualité et doit lui rendre des visites".
Heri Kalumuna exhorte aux autorités congolaises de se préoccuper des conditions carcérales des prisonniers.
"Au ministre de la justice, il ne doit pas seulement se contenter d'envoyer les gens en prison, mais il doit aussi savoir, ils les envoient pourquoi et vivront comment" conclu-t-il.
Les récentes vidéos révélatrices du journaliste congolais Stanis Bujakera, qui y a séjourné pendant des mois à la Prison de Makala et diffusées dans différents médias, dépeignent l'enfer dans lequel la population de cet univers carcéral est plongée. Les prisonniers doivent s’entasser les uns sur les autres. Aussi, des organisations qualifient-elles cette prison de mouroir. La vie à Makala est jugée inhumaine par ce Journaliste.
Le ministre congolais de la justice Constant Mutamba parle des images anachroniques. Rejetant les allégations sur les mauvaises conditions de vie à Makala. Constant Mutamba parle des initiatives en cours pour tenter de désengorger les prisons congolaises. Dont la libération des prisonniers au cas par cas.
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