Entretien : "L'emploi n'existe plus en RDC". Les mots d'Alain-Samuel Tshibata, président de la CIJEA


 



Par Dynamik Infos.com




Celà fera bientôt 64 ans, jour après jour, depuis que la République Démocratique du Congo avait eu accès à sa souveraineté nationale et internationale.

Durant toutes ses années, la jeunesse Congolaise a traversée plusieurs moments, de douleur et de joie.

Si à l'époque coloniale, les jeunes étaient rechercher pour être embaucher bien qu'ils soient encore sur le banc de l'université, cela ne plus le cas actuellement en République Démocratique du Congo.

Comment comprendre ce paradoxe ? Dynamik Infos a rencontré ce jeudi 04 janvier 2023, Alain Samuel Tshibata, président de la Confédération internationale des jeunes entrepreneurs d'Afrique, qui s'inquiète et s'interroge aussi sur la souffrance des jeunes congolais.


Voici l'intégralité de l'interview


Dynamik Infos (DI) : Bonjour M. Alain Samuel Tshibata.

Alain Samuel Tshibata : (AST) : Bonjour M. le journaliste.


DI : Qu'elle est la situation actuelle de l'emploi en RDC ?

AST : Les FARDC et la police recrutent. C'est l'unique offre d'emploi à laquelle les jeunes congolais ont accès. Dans le pays de Lumumba, MOBUTU Sese Seko , Mzée Laurent Désiré Kabila, Joseph Kabila Kabange Raïs , Félix Tshisekedi Tshilombo FATSHI BETON, avoir du travail est devenu une luxure. Donc, en RDC, l'emploi n'existe plus. Sans vergogne ils ont le courage de nous recruter  pour  nous former et nous envoyer au front. Combatte l'ennemi et par malheur mourir et laisser nos familles dans la désolation et le désespoir. Mais pour être policier ou militaire ,les offres sont faites tambour battant. Voilà la situation actuelle.


DI : Pourquoi le paradoxe entre formation scolaire et universitaire et manque d'emploi ? 

AST : Les institutions scolaires et universitaires congolaises déversent sur le marché public des milliers des jeunes diplômés, gradués et Licenciés qui, hélas se retrouvent au chômage, toutes les connaissances nécessaires apprises à l'université se volatilisent à force de rester à la maison pendant des dizaines d'années. Raison pour laquelle il y a recrudescence des cas de vol et le banditisme, dûs au chômage...le paradoxe est que contrairement à la période coloniale, le gouvernement Congolais n'a aucune Politique d'emploi pour la jeunesse de mon pays. Une triste réalité.


DI : En votre qualité de formateur des jeunes entrepreneurs, que faites-vous concrètement pour lutter contre ce fléau ?

AST : En notre qualité de formateur et encadreur de la jeunesse, nous multiplions les formations et conférences en Entrepreneuriat dans toutes les provinces de la RDC afin de faire comprendre aux jeunes ce qu'ils doivent faire concrètement afin d'éviter le chômage. 


DI : Existe-il encore des offres d'emploi dans les entreprises publiques ?

AST : Oui, elles existes. Mais, pour y parvenir, il y a des vices qui s'interposent. Notamment : la corruption, la concussion, le favoritisme, le tribalisme, clientélisme, ... Tous ces vices devenus mode de vie pour nos autorités, prouvent à suffisance combien les responsables se foutent de la jeune génération. A cela s'ajoute la dépravation des mœurs, le dévergondage, l'inconscience, la perversion, la politisation de l'administration... Hantent les esprits des dirigeants à tous les niveaux. Avoir du boulot au Congo pour , la plupart des cas,il faut  être fils de , cousine ou cousin de, il faut être recommandé par X, Y, Z , il faut appartenir à telle ou telle autre tribu. Il faut être de telle ou telle autre structure socio-politico-culturelle. La méritocratie au Congo n'est plus désormais un élément important pour avoir du boulot. À la DGM, DGDA, SONAS, DGI, BANQUES, au gouvernorat, GRANDES SOCIÉTÉS ...les offres d'emploi sont fraternellement transmissibles ...L'immoralité et les actes anti sociaux prennent le déçu sur la morale.


DI : M. Alain-Samuel Tshibata merci.

AST : Merci à vous. Un seul message aux dirigeants Congolais, à la population et à tous ceux qui ont une parcelle de responsabilité dans ce pays, voyons les choses autrement. Le développement de ce pays n'arrivera pas avec les antivaleurs.




Entretien réalisé par Jules Mbuyu 


1 Commentaires

  1. Je suis dans le même angle d’idée que vous monsieur Samuel et le plus choquant c’est ce les universitaires ainsi que les diplômés d’Etat( intellectuels) sont des personnes qui côtoient le chômage à sa totalité mais ils ont quand même de l’expertise, ils ne savent pas comment s’en sortir

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