Par Cédrick Chimbundu
Après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo faite la nuit du mardi 29 à ce mercredi 30 août 2023, des militaires proclament l'annulation du scrutin du 26 août 2023.
Quelques minutes après la diffusion des résultats officiels indiquant la victoire d'Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés, un groupe de militaires a annoncé ce mercredi 30 août 2023 à la télévision l'annulation du scrutin et la dissolution des institutions gabonaises.
"Nous mettons fin au régime en place », ont affirmé un groupe d’une douzaine de militaires gabonais mercredi 30 août à l’aube, précisant que les frontières sont fermées" a-t-il déclaré.
Parmi ces militaires figuraient des membres de la garde républicaine (GR), la garde prétorienne de la présidence, reconnaissables à leurs bérets verts, ainsi que des soldats de l’armée régulière et des policiers. La déclaration a ensuite également été diffusée sur la télévision publique Gabon Première.
Après avoir constaté "une gouvernance irresponsable, imprévisible, qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos (…), nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place", a déclaré un militaire à la télévision, disant s’exprimer au nom d’un "Comité de transition et de restauration des institutions".
Selon l’autorité nationale chargée des élections, M. Bongo avait battu, dans un scrutin à un seul tour, son principal rival, Albert Ondo Ossa, qui n’a recueilli que 30,77 % des voix, ainsi que douze autres candidats qui n’ont récolté que des miettes. Le président du Centre gabonais des élections (CGE), Michel Stéphane Bonda, avait annoncé les résultats à l’antenne de la télévision d’Etat Gabon Première. Le taux de participation a été de 56,65 %.
Qui est Ali Bongo ?
Ali Bongo Ondimba, né Alain-Bernard Bongo le 9 février 1959 à Brazzaville, est un homme d'État gabonais. Membre du Parti démocratique gabonais (PDG), il est président de la République depuis le 16 octobre 2009.
Fils d'Omar Bongo, qui préside le pays de 1967 à 2009, il est ministre des Affaires étrangères de 1989 à 1991, puis de la Défense de 1999 à 2009.
Candidat à l'élection présidentielle de 2009, organisée à la suite de la mort de son père, il l'emporte sur fond de suspicions de fraudes. Il est réélu dans les mêmes circonstances en 2016, à l'issue d'un scrutin inhabituellement serré pour le pays, conduisant à une crise politique. Il brigue un troisième mandat à l'occasion de l'élection présidentielle de 2023.
Sa présidence est marquée par une instabilité ministérielle ainsi que par un grave accident vasculaire cérébral en 2018, à la suite duquel il manque d'être renversé par une tentative de coup d'État. Relativement effacé lors de son premier mandat, il change progressivement sa pratique du pouvoir en intervenant davantage sur le devant de la scène politique.
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