RDC : Joseph Kabila inéligible, Bemba Gombo éligible selon le Prof André Mbata

 



Par Jules Mbuyu



L'ancien président de la République Démocratique du Congo (RDC) Joseph Kabila, est inéligible aux prochaines élections prévues en 2023 selon la Constitution du pays. Cette précision est du premier vice-président de l’Assemblée nationale, le Professeur en Droit Constitutionnel André Mbata le samedi 4 juin, lors d’une conférence de presse organisée à Kinshasa. 

"Je suis revenu sur l’article 220 de la Constitution. Notre ancien Président, nous l’aimons bien, mais il ne pourra pas revenir dans l’état actuel des choses. La Constitution est claire, il faut la lire" a-t-il dit.

Selon l'article 220 de la Constitution : "la forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical, ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle".

La proposition de loi électorale examinée et votée le jeudi 2 juin la proposition de loi électorale, après débat, apporte plusieurs innovations, dont la distinction des inéligibilités définitives pour les crimes graves (génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre) de celles temporaires pour les autres infractions. C’est le cas des personnes condamnées et qui ont purgé leurs peines. 

"Si quelqu’un a été condamné pour corruption en 1980, doit-il être inéligible à vie ? Dès qu’il a apuré sa peine, il redevient éligible. [Dans cet ordre d’idées], Jean-Pierre Bemba et bien d’autres deviennent éligibles", a ajouté André Mbata.

Ce qui indique qu'automatiquement, Jean-Pierre Bemba, ancien président de la RDC, après avoir été condamné à 18 ans de prison, puis acquitté en 2018 par la Cour pénale internationale (CPI) pour "crimes contre l’humanité" et "crimes de guerre" est éligible.


Moïse Katumbi se réconcilie avec Joseph Kabila : calcul poltique en vue des élections de 2023


Après près de sept ans de froideur entre les deux géants de la politique Congolaise, le dimanche 22 mai, en RDC, précisément à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, Joseph Kabila et Moïse Katumbi avaient fumé le calumet de la paix. Une poignée de mains devant une assemblée en délire, à la cathédrale Saints Pierre et Paul de Lubumbashi, sourire aux lèvres, quelques minutes d'échanges. C’était à l’occasion de la messe de clôture du forum initié par l’archevêque métropolitain de Lubumbashi, Mgr Fulgence Muteba Mugalu, pour la réconciliation entre Katangais. Ouvert le mardi 17 mai 2022, le forum portait sur le thème "Frères et sœurs un jour, frères et sœurs toujours".

Les deux leaders politiques ont dû bousculer leur agenda pour honorer la cérémonie de ce jour de leur présence. Si Moïse Katumbi était présent depuis le premier jour du forum, Joseph Kabila, lui, a pris le train en marche en rentrant d’un rendez-vous médical en Afrique du Sud. D’ailleurs, le forum a été prolongé jusqu’à ce dimanche pour donner à l’ancien Président l’occasion d’assister à la grande messe de clôture.

Selon plusieurs observateurs, cet acte de haute portée politique a tout son sens alors que les Congolais ont les yeux rivés sur l’année 2023. Des calculs politiques pour récupérer le pouvoir céder en 2018 à Félix Tshisekedi ? L'avenir dira plus.

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