RDC/États généraux de la presse : "L’exclusion à dessin des scientifiques et journalistes des provinces outre la capitale Kinshasa renforce les préjugés sur la kinoiserie" (Éric Cibamba au ministre P. Muyaya)

 

Par Jules Mbuyu

Dans une lettre adressée au ministre de la communication et médias Patrick Muyaya dont une copie est parvenue à la rédaction de Dynamik Infos ce vendredi 12 novembre, le journaliste Éric Cibamba s'indigne du manque de considération démontré à l’égard des provinces et de la jeunesse, dans la formation des membres des organes d'organisation des états généraux de la communication et médias.

"Après avoir suivi par la voie des ondes la désignation par vous des membres des organes du comité d’organisation des Etats généraux de la communication et médias, je saisis de l’occasion pour vous dire ce dont l’objet est en concerne. Monsieur le Ministre, laissez-moi vous dire la gratitude d’une part pour le souci de redynamiser la presse en convoquant les états généraux du secteur et d’autre part l’indignation pour le manque de considération démontré à l’égard des provinces et de la jeunesse" écrit ce professionnel des médias.

Éric Cibamba rappelle au ministre Patrick Muyaya que seule la ville province de Kinshasa est prise en compte dans cette équipe ; "comme pour dire peut-être, il n’y pas mieux en dehors de la capitale"

"Monsieur le ministre, vous conviendrez avec moi que dans le choix porté sur les membres du comité d’organisation des Etats généraux de la communication et médias, les membres du Bureau du comité scientifique des Etats généraux, seule la ville province de Kinshasa est prise en compte; comme pour dire peut-être, il n’y pas mieux en dehors de la capitale. Une attitude en contradiction avec votre vision : « Le changement du narratif », « nous priser pour mieux nous reconstruire » car il y a peu nous avons décrier le fait de réduire la République Démocratique du Congo à la seule province de Kinshasa créant ainsi la frustration.Il est vrai que la défense la plus facile pour votre excellence est d’évoquer la distance face aux contraintes de rencontres".

Ce journaliste estime que l'exclusion à dessin des scientifiques et journalistes des provinces outre la capitale Kinshasa renforce les préjugés sur la kinoiserie.

"A cette assertion monsieur le ministre, les nouvelles technologies de l’information et de la communication que vous manipulez régulièrement ont déjà tranché grâce au télétravail et vidéo-conférence. L’exclusion à dessin des scientifiques et journalistes des provinces outre la capitale Kinshasa renforce les préjugés sur la kinoiserie concept vu en province comme la médisance et déconsidération de congolais vivant à l’intérieur du pays par leurs frères de Kinshasa. Pourtant selon l’histoire de la presse au Congo, la ville de Lubumbashi reste le berceau du journalisme classique et respectueux loin des polémiques inutiles tendant à semer divisions et troubles publics au profit d’un Djalelo grandissant. Excellence ne dit-on pas que tout communique ! De l’abondance du cœur, la bouche parle. Oui je parle au travers de ma plume, métier que je fais avec  passion voici 13 ans et 9 mois. Monsieur le ministre, mon indignation fait également suite à plusieurs faits observés témoignant du mépris à l’endroit de la presse en province et cette situation fragilise la confraternité depuis de nombreuses années".

Dans la même lettre, Éric Cibamba ne comprends pas comment des ministres nationaux se déplacent en province avec des journalistes de Kinshasa, pourtant, ils ont leurs représentants ou correspondants.

"Plusieurs ministres, vous y compris, se déplacent avec des journalistes  de  Kinshasa  à l’intérieur du pays quand bien même leurs médias auraient des représentants en province et ces confrères sont mieux considérés au détriment de ceux locaux. Plusieurs fois, les journalistes évoluant en dehors de Kinshasa peinent à avoir des informations des officiels que vous êtes malgré  les efforts qu’ils fournissent  pour vous atteindre. La priorité est Kinoise ; Ici j’évoque la question de l’accès aux sources de l’Information. Les officiels préfèrent donner la primeur à la province de Kinshasa qui ne constitue pas le Congo.Monsieur le ministre, journaliste hier, politique aujourd’hui. Je suis tenté de croire que le choix porté sur les animateurs de l’organisation des Etats généraux de la Communication dont je ne nie pas les compétences est simplement l’amour que vous avez pour votre Kinshasa qui vous a vu grandir, bien que natif du Lualaba, « bato ya intérieur bazali ba yuma ». Monsieur le ministre, dans un passé très récent lors de la semaine nationale du tourisme, nous étions indignés une autre fois alors que vous donniez un point de presse. La consœur SANDRA UMBA vous a interpellé en direct sur la RTNC, vous pouvez revoir les images, car vous accordiez plus la parole aux journalistes venus de Kinshasa bien que ne l’ayant pas demandée ; Et la consœur dit : « c’est frustrant de donner la parole à ceux qui ne l’ont pas demandé alors qu’il y a des mains levées ici ». Triste image du narratif non changé dans lequel on prépare son show avec les journalistes de son obédience".

Éric Cibamba propose au ministre Muyaya de placer la jeunesse qui excelle surtout dans la communication digitale à coté de cette expérience d’aînés aujourd’hui âgés.

"Excellence monsieur le  ministre, je suis indigné de constater qu’avec les exploits des jeunes de moins de 35 ans avec expérience de plus de 10 ans dans la profession ne soient pas membres de l’équipe organisatrice des Etats généraux. Il est vrai que nos ainés, formateurs et mentors travailleront. Cependant, il est mieux de placer la jeunesse qui excelle surtout dans la communication digitale à coté de cette expérience d’aînés aujourd’hui âgés qui dotera très bientôt la RDC des reformes adéquates, on l’espère, dans le secteur qui est le nôtre. Excellence monsieur le ministre, je reste confiant qu’à l’heure des assises proprement dite, les provinces seront associées et nos voix seront prises en compte. Recevez par ailleurs, nos salutations patriotiques avec espoir de vous voir recadrer les tirs à la prochaine occasion" conclu-il.