Ituri : la milice d'auto-défense Zaïre n'appartient pas à la communauté hema (chambre de conseil)

Par Jonathan Basimaki depuis Bunia

À qui appartient la milice d'auto-défense de Zaïre, la question était au centre d'un échange entre les membres du directoire de la chambre du conseil des peuples Hema et les journalistes de la ville de Bunia lors d'une conférence de presse ce mercredi 24 novembre 2021.

L'appartenance de cette milice soulève le débat en ituri depuis près d'une année

Le président de la chambre du conseil de Hema a déclaré n'avoir aucune connaissance sur ce groupe.

"La milice Zaïre n'appartient pas à la communauté Hema, où est elle? et a-t-elle attaquée quelle population et dans quelle entité ? Que les victimes nous dressent le bilan de leurs exactions. Quiconque confirme la présence de cette milice, il lui revient d'en parler mais quand à nous communauté Hema, nous dénonçons les massacres de nos membres par des miliciens bien connus et localisés notamment Codeco et FPIC" a déclaré maître Mateso Savo.

Par la même occasion, la chambre du conseil Hema a déploré les massacres des civils dans le territoire de Djugu et Irumu depuis l'an 2017. Il s'agit d'un génocide planifié qui s'est concrétisé par les attaques contre les déplacés dans leurs Camps.

"Nous recommandons au gouvernement de sécuriser la population, les déplacés et tous leurs sites, d'interpeller les responsables du régiment militaire de masumbuko pour des explications et à la communauté internationale d'ouvrir une enquête sur ce massacre" a ajouté maître Mateso Savo.

Côté armée, la présence de cette milice se confirme de plus en plus. Lors de la présentation du bilan des offensives réalisés sous l'état de siège, sur plus de sept cent milles miliciens arrêtés par Codeco, il y avait au moins treize miliciens du Zaïre.

L'armée encore évincée dans la foulée pour ses erreurs sur le terrain

Les membres de la chambre du conseil Hema réaffirment ses soutiens et confiance à l'armée gouvernementale pour faire face à l'ennemi et ils ont déploré certaines de ses erreurs sur le terrain.

"L'armée est toujours en défensive et non à l'offensive. C'est pourquoi, l'ennemi attaque les civils. Nous sommes cependant déçus par le comportement des officiers basés à Masumbuko auprès de qui le massacre a eu lieu et maintenant même, le géant camp de rhoo est toujours sous menace d'attaques, l'armée est le seul espoir de la population" explique Maître Savo.

Depuis quelques semaines, les assaillants de la Codeco ont intensifié les attaques sur les civils.

Actuellement, la ville de Bunia, chef lieu de la province est quasiment enclavé, la circulation est devenue difficile sur la RN27 et d'autres routes de desserte agricole.