RDC : "Le budget national de 36 milliards $ en 3 ans est minable pour une nation comme la RDC" (Jo M. Sekimonyo)

 

Par Jules Mbuyu

L'économiste politique et philosophique, Jo M. Sekimonyo a, dans une analyse faite ce jeudi 29 avril dont un extrait a atterri à la rédaction de Dynamik Infos.com, revenu sur le budget de 36 milliards de dollars américains, annoncé par le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

Pour lui, ledit budget est minable pour une nation comme la République Démocratique du Congo (RDC).

"L'État s'appuie sur les poches (revenus) de leurs citoyens pour alimenter le mécanisme qui génère des surplus sociaux pour tous tels que leurs systèmes éducatifs, systèmes nationaux de santé et infrastructures, ainsi que paraître attractif pour accumuler plus de dette nationale. Le budget national de 36 milliards $ en 3 ans est minable pour une nation comme la RDC non pas parce que c’est un soi-disant scandale géologique, plutôt du fait que plus de 80 millions de cœurs battent et des cerveaux et des poumons trottinent sur ses terres" a-t-il dit.

Et de poursuivre :

"Il faut aussi noter que le gouvernement veut augmenter les revenus de l'État sans augmenter les revenus personnels ; mettre la charrue avant les boeufs. Ce qui n'est pas une folie si l'on maîtrise l'art de la « planche à billets ». Mais la RDC est totalement inadéquate en tant que nation à faible revenu pour éponger l'argent qui pourrait être jeté en l'air. Autrement dit, la « planche à billets » est plus un poison qu’un remède pour le cas de la RDC. Encore une fois je me vois obligé d’avouer que le budget national congolais reflète le niveau primitif de nos aspirations nationales et de même de l'état d'esprit de ceux qui sont appelés à combler le vide à chaque étape de ce processus" a ajouté Jo M. Sekimonyo.

Ce critique en matières économiques se dit être déçu du programme d'action du gouvernement annoncé par Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge.

"En parcourant le programme gouvernemental, Sama Lukonde a terriblement échoué à poser le premier pas dans la bonne direction. En faisant du budget de l’État une priorité dans un pays pauvre ou dirais-je dans un pays à faible revenu et à taux de chômage élevé, nous renforçons la culture de l'administration publique consistant à rançonner ouvertement le public sous les applaudissements des acteurs politiques sans agenda social ou économique et avec l’appui des universitaires récitant des arguments sociaux, politiques et économiques inappropriés".

Pour avoir un jour un budget national qui puisse fournir un surplus social pour l'amélioration de la qualité de vie en RDC, "nous devons avant tout moderniser les rêves et les efforts des congolais" a conclu cet économiste.

Qui est Jo M. Sekimonyo ?

Jo M. Sekimonyo est un auteur, théoricien, militant des droits de l'homme, économiste politique et philosophe, né en République Démocratique du Congo (Zaïre), fermenté aux États-Unis et mis en bouteille dans le monde entier. Il critique fortement les théories économiques classiques.

Sur la Théorie de la valeur, Sekimonyo fait savoir qu'au XXIe siècle, au lieu du nombre moyen d'heures de travail, la qualité des moyens nécessaires à une entreprise pour produire un produit ou fournir un service établit le prix relatif.

​Ses livres ont été traduits dans plusieurs langues.

​Sekimonyo soutient que les pays en développement sont aujourd'hui confrontés au dilemme du modèle en ce qui concerne la sélection du complot le plus élégant pour se sortir de l'égout socio-économique. Il déclare que la capacité des individus à comprendre le monde et à répondre de manière créative aux défis auxquels l'humanité est confrontée est essentielle pour réduire la pauvreté. Il anime plusieurs ateliers et séminaires chaque année dans les pays en développement dans le but de stimuler les débats sur les problèmes sociaux mondiaux et les théories économiques classiques.

Il est le fondateur du mouvement En Charge, une organisation indépendante et non partisane qui encourage la participation des jeunes aux dialogues sociaux, politiques et économiques au niveau national ainsi que mondial.

​
Une grande partie de ses écrits traitent de la justice économique, de pauvreté et d'égalitarisme. Sa plus récente publication développe une alternative au capitalisme; éthosisme.