Par Jonathan Basimaki depuis Bunia
Lubero, 9 juillet 2025 – Le territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, a été frappé par l’une des attaques les plus sanglantes de ces derniers mois. Dans la nuit de lundi à mardi, les rebelles ougandais de l’ADF/NALU ont pris d’assaut la localité de Ntonyo, dans le secteur de Bapere, faisant plus de 70 morts parmi la population civile.
Selon des sources locales concordantes, l’attaque a débuté aux environs de 22h, alors que plusieurs habitants étaient réunis dans un lieu de deuil. Les assaillants, lourdement armés, ont massacré au moins 26 personnes sur place à l’aide d’armes à feu et armes blanches, avant de poursuivre leur carnage dans le reste du village.
Le bilan encore provisoire fait également état de plus de 100 personnes enlevées, de maisons incendiées, ainsi que de motos brûlées, accentuant la désolation dans cette localité déjà fragilisée par l’insécurité chronique.
Des agriculteurs de la zone affirment avoir signalé des mouvements suspects des ADF dans les environs depuis plusieurs semaines, sans intervention préventive notable. Ironie du sort, le village de Ntonyo abrite pourtant une unité conjointe FARDC-UPDF (armée congolaise et armée ougandaise), censée sécuriser la zone.
D’après les services de renseignement congolais, la zone de Bapere, théâtre de l’attaque, abriterait le deuxième plus grand groupe ADF, sous la direction du commandant Abwakasi, qui aurait érigé son camp près de la rivière Lindi, à la frontière entre le Nord-Kivu et la Tshopo.
Cette nouvelle tragédie soulève de sérieuses interrogations sur l’efficacité des opérations conjointes FARDC-UPDF et sur l’urgence d’une révision stratégique dans la lutte contre les groupes armés qui continuent de semer la terreur dans l’est de la RDC.