Par Jonathan Basimaki depuis Bunia
Le territoire de Djugu, dans la province de l’Ituri, est de nouveau le théâtre de violents combats entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les miliciens de la Convention pour la Révolution Populaire (CRP).
Ces affrontements, qui s’intensifient depuis plusieurs semaines, ont déclenché une grave crise humanitaire.
Selon un rapport de l’OCHA (Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires), plus de 200 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs villages.
La majorité des déplacés, constituée principalement de femmes et d’enfants, se dirigent vers Bunia, où les deux sites d’accueil sont déjà saturés. Les nouveaux arrivants manquent de nourriture, d’abris et de soins médicaux d'urgence.
Les combats se concentrent autour des localités de Lopa, Nizi, Igabarrière, Jina et dans la zone du littoral du lac Albert. Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri, a affirmé que plus de 15 miliciens ont été neutralisés et des armes récupérées.
Il a appelé la population à faire bloc derrière l’armée, qui, selon lui, poursuit ses opérations dans tous les axes, notamment Sabe-Tchomia.
Autre conséquence : la Route Nationale n°27, qui relie Bunia à Mahagi, a été momentanément fermée suite à l’insécurité. Jeudi 14 août, une centaine de camions bloqués depuis deux semaines ont finalement été escortés par l’armée. Cette opération a permis une baisse notable des prix des produits de première nécessité à Bunia.
Face à cette détérioration de la situation, l'OCHA et plusieurs organisations humanitaires appellent à un accès humanitaire sécurisé et à des interventions d’urgence pour répondre aux besoins des déplacés. La population civile paie une fois de plus le prix fort de l’instabilité persistante dans cette partie du pays.