Par Dynamik Infos.com
Après Lubumbashi, les mouvements citoyens Lucha et Filimbi ont poursuivi leur campagne de dissémination de l’avenant 5 du contrat Sino-congolais en posant leurs valises à Kolwezi, chef-lieu de la province du Lualaba, ce lundi 28 juillet 2025.
L’initiative vise à mobiliser les communautés locales impactées par l’exploitation minière sur les implications réelles de cet avenant controversé.
L’activité a réuni plusieurs acteurs, dont les représentants de la société civile, les étudiants, les journalistes, ainsi que des membres des communautés riveraines des zones minières. Il s’agissait de vulgariser le contenu de cet avenant signé entre la République Démocratique du Congo et le groupement d’entreprises chinoises à travers le projet Sicomines.
Selon Bienvenu Matanda, coordonnateur provincial de Filimbi dans le Haut-Katanga, l’avenant 5, censé rééquilibrer le contrat initial, demeure désavantageux pour la RDC. Il a déclaré :
"Cet avenant semble être moins profitable à la population congolaise. Il est temps d’exiger une révision urgente afin que les minerais du Congo bénéficient réellement au peuple".
L’avenant 5, signé en mars 2024, a apporté quelques ajustements tels que l’augmentation de l’enveloppe des infrastructures de 3 à 7 milliards USD, l’introduction d’une redevance annuelle fixe estimée à 24 millions USD, et un léger accroissement de la participation congolaise au sein de Sicomines. Toutefois, la société civile dénonce un texte truffé de concessions nuisibles aux intérêts nationaux.
En effet, les investissements promis restent conditionnés au prix du cuivre sur le marché international, les exonérations fiscales demeurent quasi-totales, et le cobalt — pourtant stratégique — n’est pas valorisé dans les calculs des obligations envers l’État congolais. Les pertes potentielles sont estimées à plusieurs milliards de dollars sur la durée du projet.
Pour les organisations citoyennes, il est urgent de revoir les termes de cet accord, d’impliquer les communautés locales et de garantir un partage équitable des revenus miniers. La pression monte pour qu’une réelle redevabilité s’installe autour de ce partenariat sino-congolais souvent qualifié de "marché de dupes".