Bénédiction des mariages homosexuels : Voici ce que pensent les Évêques Catholiques de la RDC

 




Par Dynamik Infos.com




Le pape François a approuvé lundi dernier un document publié par le Vatican autorisant les prêtres à bénir les couples de même sexe. Un changement significatif au sein de l'Eglise catholique. 

Ce samedi 23 décembre, la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) est sortie de son silence, à la suite de la Déclaration Fiducia Supplicans sur la signification pastorale des bénédictions.

Dans une déclaration, les prélats Catholiques de la République Démocratique du Congo s'opposent unilatéralement au mariage des personnes de même sexe.

"Nous, Cardinal, Archevêques et Evêques, membres de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), avons accueilli avec un assentiment religieux la Déclaration Fiducia Supplicans sur la signification pastorale des bénédictions, publiée par le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, ce 18 décembre 2023. En effet, cette Déclaration nous aide à bien appréhender le sens large des bénédictions qui donnent à tous la grâce de Dieu, riche en miséricorde, et permet de marcher ensemble, en Eglise, vers la sainteté. Cependant, nous sommes préoccupés par les réactions nombreuses et diverses que ce document a suscitées et qui courent au travers des réseaux sociaux, au risque de créer des confusions dans le chef des fidèles, notamment en ce qui concerne la possibilité de bénir les couples en situation irrégulières et les couples de même sexe.Ayant la charge pastorale de veiller à l’affermissement de votre foi, nous, vos Pères spirituels, venons, par cette mise au point, vous exhorter à ne pas paniquer et à demeurer fermes dans votre attachement au Christ, en réaffirmant nos valeurs chrétiennes et africaines" indiquent-ils dans ce document.

En ce qui concerne les bénédictions de mariage, la CENCO précise que "les fidèles ont le droit de recevoir de la part des Pasteurs sacrés l’aide provenant des biens spirituels de l’Eglise surtout de la Parole de Dieu, des sacrements et des sacramentaux (cf. can. 213). L’espèce la plus commune des sacramentaux est constituée des bénédictions (can. 1170). Ces dernières conduisent en effet à saisir la présence de Dieu dans tous les événements de la vie et nous rappellent que, même dans l’usage des choses créées, l’être humain est invité à chercher Dieu, à l’aimer et à le servir fidèlement (Fiducia Supplicant, n. 8)".

Pour l'église Catholique de la RDC, "la position traditionnelle de l’Église catholique sur le mariage reste ferme L’Église catholique reste ferme sur sa doctrine traditionnelle concernant le mariage : le mariage se fait seulement entre un homme et une femme, et est naturellement ouvert à la procréation, comme l’enseigne la Parole de Dieu : « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa.  Dieu les bénit et leur dit : Soyez féconds. » (Gn 1, 27-28). Dieu a créé à son image un couple composé d’un homme et d’une femme. Toute autre union entre les personnes de même sexe (hommes ou femmes) n’entre pas dans l’ordre de la création. Les cas d’unions homosexuelles et  lesbiennes sont des unions déviationnistes présentée par la Sainte Ecriture comme des dépravations graves (cf. Gn 19, 1-29 ; Rm 1, 24-27 ; 1 Co 6, 9-10 ; 1Tm 1, 10). En effet, la « vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme, tels qu’ils sont issus de la main du Créateur » (Catéchisme, n. 1603). Tout logiquement, cette conviction de foi de l’Église rejoint d’ailleurs nos valeurs africaines".

Par ailleurs, dans notre pays, la RD Congo, il n’y a pas de reconnaissance officielle des unions des personnes de même sexe, encore moins des couples des homosexuels, d’autant plus que les diverses cultures de notre société ne se prêtent pas à la reconnaissance de ce genre d’union contre natureL’Église a le droit et le devoir d’éviter tout type de rite qui pourrait contredire cette conviction de foi,  la mettre en confusion ou légitimer les unions homosexuelles sous quelque forme que ce soit (Fiducia supplicans n° 4, 11 et 40). C’est pour cela que l’Église catholique n’autorise aucun rite liturgique de bénédiction de mariés pour les personnes de même sexe qui ont décidé de se mettre en couple. Les rites et prières qui contredisent cette conviction sont inadmissibles (Fiducia supplicans n° 11).

"Les chrétiens ne doivent pas céder aveuglément aux diverses idéologies de ce monde par souci d’être à la mode, mais ils doivent plutôt y vivre en « enfants de lumière : « Ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme et vous fasse discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, ce qui lui plaît, ce qui est parfait. » (Rm 12, 2). Ce qui plaît à Dieu, c’est que l’homme ne soit pas abandonné à la mort. Il veut que tous les êtres humains sans exception « soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. » (1 Tm 2, 4). C’est pour cela que notre Seigneur Jésus-Christ a touché les lépreux, non pas pour qu’ils restent dans la lèpre mais pour qu’ils guérissent (cf. Mc 1, 40-45). Il a fréquenté les pécheurs, non pas pour qu’ils demeurent dans leurs péchés, mais plutôt pour qu’ils se convertissent (cf. Mt 11, 16-19 ; Lc 7, 31-34 ; Lc 19, 1-10). S’il n’a pas condamné la femme adultère, il n’est pas non plus resté silencieux sur la gravité du péché qu’elle a commis : il lui a clairement dit : « Va, désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11). C’est dans ce sens que l’Église ne condamne pas les pécheurs ; elle continue à les considérer comme des êtres humains. Toutefois, elle les invite clairement à se convertir, pour accueillir la lumière du Christ.RecommandationsDans cette dynamique, le pape recommande de considérer les revendications et demandes actuelles de personnes de même sexe qui vivent en couple avec « un discernement prudent » (Fiducia supplicans n°42). Il s’agit de la prudence même que nous recommande la Parole de Dieu : « Discernez ce qui plaît au Seigneur, et ne prenez aucune part aux œuvres stériles des ténèbres, dénoncez-les plutôt » (Ep 5, 10-11). Nous, vos pasteurs ainsi que tous les chrétiens, nous sommes donc invités à ce discernement, pour exercer notre vocation d’être « sel de la terre et lumière du monde » (Mt 5,13). Se précipiter sans discernement à bénir les personnes en unions homosexuelles, ou les couples en situation irrégulière, c’est les encourager à demeurer dans le péché (cf. 1 Jn 3,9) : au contraire encourageons-les à se convertir pour qu’ils parviennent aussi à communier pleinement à la vie du Christ au sein de son Église. Pour cela, accompagnons-les de nos prières afin que Dieu leur accorde cette grâce de conversion car, comme nous l’a dit notre Seigneur Jésus-Christ « on ne veut pas, chez votre Père qui est aux cieux, qu'un seul de ces petits se perde. » (Mt 18, 14). En communion avec le Saint-Père, le Pape François, nous recommandons ainsi aux Ministres ordonnés de veiller à ce que les bénédictions ne soient pas interprétées comme « un acte liturgique semblable à un sacrement » (Fiducia Supplicans, n. 36).Il importe de ne pas qualifier l’union de fait des homosexuels comme étant un couple. Ceci risquerait d’être considéré comme une forme de reconnaissance et de légitimation de ce genre d’union avec le grand risque qu’elle soit assimilée au mariage".

La CENCO recommande aux prélats Catholiques de ne pas donner des bénédictions, dans le cadre liturgique, aux couples, même stables, en situation irrégulière.

"Si quelque doute surgit, l’Ordinaire du lieu, au jugement duquel il faudra s’en tenir, sera consulté".

Pour le Vatican, les bénédictions ne devraient pas faire partie des rituels réguliers de l'église ou être liées aux unions civiles ainsi qu'aux mariages. En d’autres termes, le Vatican continue de considérer le mariage comme une relation entre un homme et une femme. Bien que ce ne soit pas la même chose qu'une bénédiction liturgique, cela représente un changement significatif dans la manière dont les personnes LGBTQ+ sont traitées par l'Église catholique.


Voici la mise au point de la CENCO 






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