Haut-Lomami : La protection participative et communautaire des éléphants du Parc National de l’UPEMBA, un levier pour le développement de ses agglomérations rurales et déshéritées

 



Depuis l’invasion du parc national de l’Upemba par les groupes armés de triste mémoire en 2004, les éléphants qui y vivent ont été les premiers à payer le lourd tribut de ce coup de force et sont jusqu’à présent mal en point à cause des sévices des invétérés braconniers à dénicher et à mettre hors d’état de nuire.  

 

De massacre des éléphants aux larmes des crocodiles

 

Malmenés, traumatisés et tués par de malfrats issus même des communautés riveraines, les éléphants, dépossédés de la sérénité tant dans leur habitat naturel qu’au cours de leurs mouvements saisonniers et écologiques, s’éparpillent vers des contrées lointaines du parc National de l’Upemba à Kizanga, Mulongo, Katoto et s’arment des réflexes d’autoprotection pour tenter en vain de recouvrer leur paix avec toutes les conséquences d’ordre social et humanitaire: mise à sac des champs de paysans qui cultivent dans les couloirs écologiques habituellement empruntés par ces éléphants dans leur périple de survie ainsi que la mort d’homme. Et pourtant, les éléphants sont foncièrement pacifiques. C’est en guise d’autodéfense qu’ils peuvent développer un comportement agressif devant les menaces humaines. Les jours où les populations du Haut-Lomami seront dissuadées de tuer les éléphants, le Haut-Lomami n’enregistrera aucune perte en vie humaine.

Cela va sans dire que la réalité du terrain affiche un tableau tragique des éléphants tués par balle ou empoisonnés par les braconniers paradoxalement les fils de ces contrées tenues de protéger ces pachydermes pour le bien communautaire. Ironie de sort ! quand il y a mort d’homme consequence de leur sale besogne, ce sont ces mêmes braconniers et leurs protecteurs ou mentors qui montent rapidement au créneau pour manipuler et désinformer l’opinion publique.

Force est qu’en outre les esprits non avisés s’évertuent de mettre à tort des conséquences des actes malsains de leurs parents, frères et amis sur le dos de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) qui, de son coté, sous l’impulsion du management promoteur de son Directeur Provincial et Chef de Site du Parc National de l’Upemba, Monsieur Robert Muir, s’acquitte convenablement de son devoir ; celui de protéger et surveiller les éléphants, au cours de leur transhumance à KASALE, MBWE et KILUMBE.

 

Paysage économique fragile et atout alternatif pour le développement des zones paupérisées 

 

La Province de Haut-Lomami en proie à une économie fragile et hantée par les démons d’enclavement suite à son réseau routier piteusement délabré qui met également en mal la viabilité de ses points de péage, ne peut pas non plus compter sur le territoire de BUKAMA, naguère, la Capitale des poissons, aujourd’hui économiquement engourdie car les lacs de KAZELE, KINKONDJA et autres qui faisaient la célébrité de cette contrée, se sont déjà vidés de leurs ressources halieutiques commerçables et n’hébergent que des grenouilles par l’utilisation des filets à maille prohibée et le non-respect de la fermeture de pêche. 

Aussi, faut-il noter que le secteur minier de la province du Haut-Lomami, seul, caractérisé par l’exploitation artisanale des minerais à Luena, Malemba Nkulu ne peut au grand jamais permettre le Haut-Lomami de viabiliser son économie d’autant que cette exploitation artisanale des minerais se fait dans les ruines de la Gécamines; faute d’un rendement acceptable, les creuseurs s’offrent le risque de traverser illicitement la zone intégrale à la recherche des coltans, cassitérite.

Ce qui constitue une goutte d’eau dans la mer pour viabiliser cette province à économie en chute libre effrénée. Par conséquent, une panacée insoupçonnée pour juguler cette crise qui bat de plein fouet la province du Haut-Lomami, c’est la marche en arrière vers l’économie verte: La protection de la faune et flore du Parc National de l’Upemba, spécialement les pachydermes ainsi que d’autres espèces totalement protégées, la compensation tombera de surcroit et le paupérisme sera éradiqué. 

 

Interaction écocitoyenne entre l’élite et le Haut-Lomami profond pour une attitude responsable à l’endroit des éléphants …                      

 

La protection consciente des éléphants du Parc National de l’Upemba reste un atout de taille pour le développement de la province rurale de Haut-Lomami car chacun doit en faire une affaire personnelle.

Sans doute le concept ‘’Protection Consciente‘’ doit-il être une interpellation à l’élite Haut-Lomamienne sur la nécessité de mener dans toutes les agglomérations rurales et riveraines  du Haut-Lomami des campagnes de sensibilisation contre la tuerie des éléphants où qu’ils soient, et, surtout dans un esprit de la conservation communautaire de cette espèce pour aider le Parc National de l’Upemba à atteindre le haut pavé du tourisme dont de louables conséquences économiques se répercuteront toujours dans la même région où les éléphants, dans leurs mouvements, bénéficient de l’hospitalité et protection de ces communautés, quand bien même certains désagréments d’ordre humanitaire seraient enregistrés à leur passage, en dépit de tout, la tolérance envers ces premiers occupants de la nature, qui ignorent de surcroit toutes les limites d’organisation humaine comme structure territoriale, coutumière et administrative, créera automatiquement d’autres alternatives d’assistance humanitaire par le pouvoir public.

Ainsi le Haut-Lomami dégustera-t-il la générosité de la nature par les éléphants à protéger avec amour et conscience dans une cohabitation pacifique et promotrice !    

 

Fait à Lusinga, 09/11/2020

Floribert WAKAYA


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