Mahagi : Escalade des violences meurtrières, les membres des communautés locales condamnent la passivité des autorités provinciales
Par Jonathan Basimaki depuis Bunia
Des nouvelles attaques meurtrières des miliciens ont fait une dizaine des morts dans le territoire de mahagi au nord-ouest de la province de l'ituri depuis le weekend dernier. Le lundi 19 décembre 2022, les miliciens du mouvement d'autodéfense Zaïre mazembe très actifs actuellement dans cette région ont attaqué pour la seconde fois des localités du gouvernement adra en chefferie de walendu watsi en territoire de mahagi. Au moins 9 personnes ont été tué, trois autres grièvement blessées et des cases incendiées.
Les autorités locales de cette entité coutumière confirment cette attaque qui est intervenue aux environs de 16h00 locale.
''Les victimes ont été enterré le mardi 20 décembre 2022 et des blessées ramenés aux soins dans une structure sanitaire de Gulu" explique Mateso, chef de groupement Adra.
Les leaders communautaires et des activistes de droit de l'homme ont condamné cette escalade des violences meurtrières dans le territoire de Mahagi en appellant les autorités politiques et militaires de la province de l'ituri sous l'etat de siège d'intervenir pour arrêter ces violences.
Le notable Lendu Dunji kulupka Étienne a pour sa part condamné une faible intervention des autorités provinciales dans la région de walendu watsi lorsque des paysans ont été attaqué par les miliciens du mouvement d'autodéfense Zaïre mazembe.
Une attaque qu'il qualifie de provocatrice contre les groupes armés signataires de cessez-le-feu unilatéral devant le gouvernement congolais.
"Nous déplorons la non-intervention des autorités politiques et militaires sur le terrain,... c'est une provocation, nous craignons que le même gouvernement ne tombe dans le piège des autres groupes armés. Comme ils avaient frappé la codeco et autres miliciens avec des armes lourdes et des hélicoptères, nous exigeons que la même chose soit faîte contre les miliciens du mouvement d'autodéfense" a-t-il conclut.
Pour le notable Dunji kulupka Étienne, la poursuite des violences sur le terrain retarde le processus de désarmement PDDRC-S en cours d'exécution.
De son côté, l'asbl "Lisanga ya bana Mahagi" condamne elle aussi ces attaques qui interviennent juste au moment des récoltes. L'organisation déplore la faible implication des autorités locales face à cet événement. Elle s'insurge également contre les auteurs des messages de haine et des provocations orchestrés par certains leaders.
Libama a recommandé aux autorités compétentes de tenir compte de la particularité de la situation qui prévaut dans cette région de mahagi, de sanctionner certaines autorités incompétentes et d'apporter une aide d'urgence pour ces deux déplacés dans la région.
"Nous demandons aux détenteurs illégaux d'armes à feu identifier ou non de déposer les armes car ils troublent l'ordre public et cesser à se cacher sous la couverture de leurs communautés sans mandat et d'éviter l'acte de provocation et de sabotage au processus de paix entrepris par le gouvernement" a déclaré M. Alexis Malio président de libama.
Le weekend dernier, d'autres dizaines des civils avaient été tué par les miliciens du mouvement d'autodéfense dans cette même chefferie de walendu watsi, par les miliciens de la codeco en chefferie d'anghal. Plusieurs civils ont fuient la région suite à ces attaques.
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